Lettre pastorale du Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Roumaine pour le Dimanche de l’Orthodoxie de l’an 2023


 

 

À tous les moines, clercs et fidèles bien-aimés de toute l’étendue du Patriarcat de Roumanie,

 

 

grâce, joie et paix du Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit,

et de notre part, paternelle bénédiction !

 

 

Très-Révérends et Révérends Pères, Fidèles bien-aimés,

 

Après avoir participé à l’office du Canon de repentir de saint André de Crète durant cette première semaine de Carême, nous recevons, en ce dimanche de l’Orthodoxie, une grande joie intérieure, par notre participation la Divine Liturgie et la communion au Corps et au Sang de notre Seigneur Jésus Christ. Depuis la période apostolique, l’Église a dû faire face aux hérésies et aux schismes, c’est-à-dire aux déviations de la vérité de la foi, pendant des siècles. Les hérétiques et tous ceux qui tombèrent dans diverses erreurs ont divisé les chrétiens, les uns par ignorance et les autres pour des motifs personnels. Afin de mettre fin à ces déviations, l’Église organisa des synodes locaux et, lorsque fut constatée l’ampleur des hérésies, des conciles œcuméniques, auxquels participèrent des hiérarques de toute l’Église.

Ainsi, depuis le premier Concile Œcuménique qui se tint à Nicée, à en l’an 325, et jusqu’au sixième Concile Œcuménique de Constantinople, dans les années 680-681, l’Église a formulé et établi des vérités essentielles de l’enseignement de la foi, telles que : la divinité du Fils de Dieu et du


Saint-Esprit, l’union de la nature divine et de la nature humaine par l’Incarnation du Fils de Dieu, l’existence de deux volontés, correspondant aux deux natures – humaine et divine – dans la Personne du Sauveur Jésus Christ. Cependant, tout cela ne consistait pas dans de simples théories ou des formulations philosophiques. Les saints Pères, inspirés de Dieu, comprirent que tout enseignement de la foi est directement lié au salut et à l’acquisition de la vie éternelle (cf. Mt 5, 19). « Si le Christ n’est pas Dieu, il ne peut pas me déifier », disait saint Athanase le Grand.

 

Chers frères et sœurs en Christ,

 

Au VIIIe siècle, une nouvelle hérésie apparaît, selon laquelle la vénération des icônes et des saintes reliques serait de l’idolâtrie. Devant elle, d’importants représentants de l’Église montrèrent que les icônes ne sont pas objets d’adoration et que, quand on les vénère, ce sont les personnes saintes qui y sont représentées qui sont vénérées. C’est, non la matière dont sont faites les icônes, mais les saints que les icônes représentent qui sont vénérés. Des empereurs, tels que Léon III l’Isaurien (717-741) et son fils Constantin V Copronyme (741-775), menèrent une bataille acharnée contre les icônes et ordonnèrent qu’elles disparaissent des églises et des maisons des fidèles, et ils persécutèrent avec une violence extrême les évêques, moines, prêtres et fidèles qui professaient la juste vénération des saintes icônes.

En 780, après la mort de Léon IV, l’impératrice Irène devient régente de son fils alors mineur, Constantin VI (780-797). Par ses soins, sous la présidence du patriarche Taraise de Constantinople, le VIIe Concile Œcuménique fut organisé en l’église Sainte-Sophie de Nicée en l’an 787, et la vénération des icônes y fut restaurée. 343 évêques y participèrent, auxquels s’adjoignirent d’éminents représentants parmi les moines et les prêtres.

Peu de temps après cette victoire, la paix de l’Église fut de nouveau troublée par l’iconoclasme, les icônes brûlées et les défenseurs de leur culte poursuivis et torturés. Il fallut attendre 843, lorsque l’impératrice Théodora convoqua un concile à Constantinople, pour que les décisions des sept Conciles Œcuméniques et le culte des icônes fussent confirmés, et que le patriarche Méthode de Constantinople (843-847) proclamât la victoire de l’Église sur toutes les hérésies des huit premiers siècles. Il composa un Synodikon, dans lequel il présenta l’enseignement orthodoxe, et étaient condamnées toutes les hérésies, et il ordonna la restauration du culte des icônes dans les saintes églises. Le 11 mars 843, lors de la Divine Liturgie pontificale célébrée dans la Cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople, le patriarche Méthode rend public le fait que le premier dimanche du Grand Carême sera nommé Dimanche de l’Orthodoxie, c’est-à-dire de la vraie foi. Le Dimanche de l’Orthodoxie, victoire de l’Église contre toutes les hérésies, est célébré, d’année en année, et ceux qui restèrent fidèles à l’Église dans les moments de grande épreuve y sont commémorés.

Les saintes icônes peintes dans nos églises représentaient la bible des ignorants, jouant un rôle primordial dans l’intensification de la ferveur chrétienne. L’icône est un moyen de mieux comprendre l’œuvre de salut apportée par le Seigneur Jésus Christ. « Nous ne nous trompons pas lorsque nous faisons l’icône du Dieu qui s’est incarné, qui est apparu sur terre dans la chair et a habité parmi les hommes, qui a pris, par son indicible bonté, la nature, la matérialité, la forme et la couleur du corps »1.

Les chrétiens fervents ont honoré les icônes représentant les Fêtes Royales, la Mère de Dieu et les visages des Saints. Présents aux célébrations de la Divine Liturgie et aux différents offices célébrés dans nos églises, les fidèles intensifient leur foi grâce à la présence spirituelle des Saints représentés sur les icônes. L’iconostase, symbolisant le Royaume des Cieux, est un support aidant le fidèle à entrer en communion avec Dieu et ses Saints. La lumière de la présence du Christ resplendit dans l’esprit de chaque fidèle, qui sent alors son cœur s’émouvoir. Et cette joie profonde qu’il éprouve continue chez lui, lorsqu’il se met en prière devant ses propres icônes.

 

              L’icône peut être un cadeau délicat et soigné offert à nos proches : parents, amis, collègues ou connaissances, à l’occasion de différents moments de leur vie, surtout à ceux qui n’en ont pas dans leur demeure. Offrir une sainte icône, une bible, un psautier ou un livre de prière est une œuvre agréable à Dieu. De même, pratiquer l’aumône envers les nécessiteux, les souffrants ou malades, envers celui qui n’a plus personne, est une œuvre de valeur, comme tout soutien apporté aux églises paroissiales ou aux monastères. Toutes ces œuvres tournées vers notre prochain nous apportent beaucoup de lumière et de joie, et ne seront pas trouvées vaines en l’au-delà.

 

Frères et sœurs bien-aimés dans le Seigneur,

 

Par souci d’aider les communautés qui sont dans le besoin, le Saint- Synode de l’Église orthodoxe roumaine a établi, il y a sept décennies, que le Dimanche de l’Orthodoxie, une collecte appelée Fonds Missionnaire Central serait effectuée dans toutes les églises du Patriarcat roumain. Les sommes recueillies ont été et sont utilisées pour le développement de projets et de programmes d’aide sociale, humanitaire et autres. D’autre part il faut encore soutenir les lieux de culte et les établissements sociaux appartenant à l’Église. Grâce à ce fonds, certaines communautés se trouvant hors des frontières de la Roumanie seront également soutenues, en particulier celles qui n’ont pas de lieu de culte.

Que chacun de nous s’efforce de contribuer autant que possible à cette collecte, dans la mesure de ses moyens.

Profitons de ce temps du saint Jeûne de Pâques pour intensifier notre prière et multiplier les œuvres de bien, dans l’attente pleine d’espoir de la fête de la Résurrection de notre Seigneur Jésus Christ.

Vous embrassant de notre amour paternel, nous prions que « la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13, 13).

 

 

D a n i e l

Patriarche de l’Église Orthodoxe Roumaine

et tous les membres du Saint Synode de l’Église Orthodoxe Roumaine

 

 

1 S. Jean Damascène, Des saintes icônes, PG 94.

3 Mars 2023

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